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polyarthrite, spondylarthrite… plus de consideration pour les patients |
"Au congrès européen de rhumatologie 2000, une psy est montée à la tribune et a dit tout haut ce que les patients pense tout bas depuis longtemps". A la suite des différents séminaires auxquels j’ai participé, il a été démontré que les patients demandent avec force, une plus grande écoute auprès de leur médecin. Il est très difficile en effet pour certains d’entre eux de gérer tous les problèmes ; il n’est plus à démontrer le besoin vital que les malades veulent entendre la vérité qu’elle que soi la gravité de leur état. Afin de mieux combattre leurs souffrances, ils ne veulent plus se laisser prendre en charge ; être responsable, signifie pour la plupart d’entre eux être reconnus en tant qu’adulte à part entière, et de ce fait le regard que porte leur conjoint ainsi que le regard de leurs enfants les encouragent à aller de l’avant, et, de ce fait, se confortent moins dans leur état de malade. Le soutien psychologique n’est plus à démontrer ; c’est maintenant reconnu par les médecins, et souhaité par les patients eux-mêmes. D’autre part, à la demande de la majorité des malades, ils veulent obtenir des réponses à toutes les questions. Fini la langue de bois ! ! ! Chaque question doit obtenir une réponse et cela concerne les sujets les plus intimes. Au médecin maintenant à poser les bonnes questions avec finesse en tenant compte de la pudeur des malades atteints de polyarthrite, de spondylarthrite ankylosante (entre autres) qui n’est plus à démontrer. De parts et d’autres les mentalités changent fort heureusement, et les patients ont conscience de demander à leur médecin un maximum d’attention afin d’obtenir de meilleurs résultats ce qui bien entendu est le but recherché. Un patient soulagé devient un patient plus équilibré, et plus apte à affronter les épisodes de sa vie.
A présent, parlons des problèmes relationnels. Étant souvent fatigués (et cela se comprend) ils préfèrent se retrouver en petit comité. Ils ne s’étendent jamais sur leurs douleurs physiques et morales craignant que leur maladie ne soit pas comprise. Acceptée oui, comprise non ; il est donc important qu’ils ne s’enferment pas dans une trop grande solitude de couple. Il est indispensable qu’une confiance réciproque s’établisse entre le praticien et son patient ; je dirai même qu’afin d’obtenir les meilleurs résultats, il est nécessaire d’instaurer une certaine complicité afin de parler sans détours des problèmes sexuels que peuvent engendrer une polyarthrite, une spondylarthrite ankylosante... Ne pas aborder ce sujet si difficile, c’est isoler d’avantage votre malade. Ce n’est ni votre intérêt, ni le nôtre. Aussi, parlez en avant que cette solitude ne s’installe petit à petit, d’une manière quelquefois sournoise. Il ne faudrait surtout pas passer à côté d’une grande détresse lorsqu’il n’y a plus d’actes amoureux. En effet, cette solitude ne peut que s’accroître, et j’ai constaté que pour certains couples nous pouvions parler d’une frustration évidente ce qui ajoute au malade une angoisse supplémentaire à sa charge déjà bien lourde à porter quotidiennement. Une absence de relations sexuelles due à une libido en sommeil peut provoquer une irritation du caractère, une mauvaise humeur évidente, voire même une certaine agressivité verbale au sein du couple et de la famille. Je demande donc aujourd’hui à tous les praticiens présents dans cette salle, vous qui connaissez bien les dégâts physiques, psychiques et sociaux auxquels sont confrontés les malades, d’aborder avec eux sans gène, sans tabous, et en toute simplicité ce sujet délicat. Il est donc urgent d’agir. Je sais que nous vous demandons beaucoup, mais croyez moi, nous allons vous en demander encore bien plus. Aidez nous à faire tomber ces barrières du silence qui empoisonnent vos malades. Vous avez besoin de nous pour faire avancer la rhumatologie, et nous avons besoin de vous pour vivre pleinement notre polyarthrite, notre spondylarthrite ankylosante et leurs conséquences qui peuvent être dévastatrices, vous ne le savez que trop. Sachez qu’un malade encore actif sexuellement trouve un réconfort pour combattre avec plus d’énergie.
Annual European Congress of Rheumatology Juin 2000 |
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Copyright : (c) ELARH | Auteur : M Serge Luc |
Date de création : 10/01/2005 | Date de mise à jour : 23/04/2010 |